
Autrice: Dr. Melanie Loessner
Les colorants violet foncĂ© dans les choux rouges, les cerises ou les aubergines (anthocyanes), les composĂ©s sulfurĂ©s comme lâallicine dâail et dâoignon ou les parfums de menthe poivrĂ©e, de cumin ou dâagrumes: toutes ces substances et bien dâautres sont des substances vĂ©gĂ©tales secondaires. Il sâagit de substances bioactives prĂ©sentes dans les vĂ©gĂ©taux.
A la diffĂ©rence de certaines substances vĂ©gĂ©tales nĂ©cessaires Ă la croissance et au dĂ©veloppement de la plante (comme les glucides, les protĂ©ines et les graisses), les substances vĂ©gĂ©tales secondaires ont dâautres fonctions: elles servent par exemple Ă attirer les insectes ou Ă protĂ©ger la plante contre les prĂ©dateurs, les agents pathogĂšnes ou les rayons UV. Elles ne sont gĂ©nĂ©ralement prĂ©sentes quâen trĂšs petites quantitĂ©s dans les plantes.
Il existe une trĂšs grande variĂ©tĂ© de substances vĂ©gĂ©tales secondaires: on estime quâil y en a jusquâĂ 100'000 diffĂ©rentes. Entre 5'000 et 10'000 dâentre elles se retrouvent dans nos denrĂ©es alimentaires. Toutefois, seule une petite partie a Ă©tĂ© identifiĂ©e. Parmi les substances vĂ©gĂ©tales secondaires les plus connues figurent les flavonoĂŻdes, les carotĂ©noĂŻdes, les phytostĂ©rols, les polyphĂ©nols, les glucosinolates et les saponines.
Les scientifiques ont compris depuis longtemps que les substances vĂ©gĂ©tales secondaires sont importantes pour notre santĂ©. Les effets bĂ©nĂ©fiques possibles sur la santĂ© sont presque aussi variĂ©s que le groupe de substances lui-mĂȘme. Lâune des caractĂ©ristiques les plus importantes est lâeffet antioxydant. Les antioxydants protĂšgent les cellules du corps et le patrimoine gĂ©nĂ©tique des dommages causĂ©s par les radicaux libres. Les radicaux libres peuvent endommager les structures cellulaires et sont impliquĂ©s dans le dĂ©veloppement de nombreuses maladies. Ils sont produits par des processus mĂ©taboliques ou sont dus Ă des facteurs environnementaux (p. ex. rayons UV ou substances nocives). Les carotĂ©noĂŻdes, par exemple, font partie des antioxydants et piĂšgent les radicaux libres. Le carotĂ©noĂŻde le plus connu est le lycopĂšne, qui donne la couleur rouge aux tomates.
Les substances végétales secondaires, comme les caroténoïdes, ont des effets antioxydants qui protÚgent nos cellules et leur patrimoine génétique des dommages causés par les radicaux libres. Elles contribuent ainsi à la santé.
De nombreuses substances vĂ©gĂ©tales secondaires comme les flavonoĂŻdes ont une action anti-inflammatoire. Les inflammations chroniques sont considĂ©rĂ©es comme lâune des principales causes de maladies cardiovasculaires ou de diabĂšte de type 2. Les effets anti-inflammatoires de ces substances vĂ©gĂ©tales sont partiÂculiĂšreÂment importants pour les maladies liĂ©es Ă lâĂąge telles que lâarthrite, les maladies inflammatoires de lâintestin et les maladies cardiovasculaires.
Certaines substances vĂ©gĂ©tales secondaires ont des propriĂ©tĂ©s immunomodulatrices. Cela signifie quâelles renforcent le systĂšme immunitaire. Elles augmentent lâactivitĂ© des cellules immunitaires, favorisent la production dâanticorps et protĂšgent ainsi le corps des infections. Les glucosinolates ont ces propriĂ©tĂ©s immunomodulatrices. Ils peuvent Ă©galement avoir un effet antiviral, antibactĂ©rien et anti-inflammatoire.
Certaines substances vĂ©gĂ©tales secondaires comme les polyphĂ©nols peuvent aider Ă rĂ©guler la tension artĂ©rielle en stimulant la circulation sanguine et en amĂ©liorant lâĂ©lasticitĂ© des vaisseaux sanguins.
De nombreuses substances vĂ©gĂ©tales secondaires favorisent la composition variĂ©e de notre microbiome intestinal. Le microbiome et les substances vĂ©gĂ©tales secondaires favorisent la production dâacides gras Ă chaĂźne courte et dâautres composĂ©s bioactifs qui ont une action anti-inflammatoire et renforcent la fonction protectrice de la paroi intestinale.
Ces derniĂšres annĂ©es, de nombreuses Ă©tudes et dĂ©couvertes ont Ă©tĂ© faites sur lâimportance des substances vĂ©gĂ©tales secondaires pour la santĂ©. Cependant, bon nombre de ces dĂ©couvertes sont basĂ©es sur des essais en laboratoire sur des cultures cellulaires ou sur des animaux et ne peuvent pas toujours ĂȘtre appliquĂ©es Ă lâĂȘtre humain. Il sâagit aussi dâĂ©tudes dites dâobservation, qui examinent souvent des aliments entiers et non des substances isolĂ©es, raison pour laquelle les effets positifs peuvent aussi dĂ©pendre dâune combinaison de diffĂ©rents ingrĂ©dients. Câest pourquoi dâautres Ă©tudes sont nĂ©cessaires, et il nây a pas encore de recommandations concernant lâapport journalier.
La plupart des substances vĂ©gĂ©tales secondaires sont bonnes pour notre santĂ©, mais il y en a aussi qui peuvent nous nuire parce quâelles sont toxiques. Le glycoalcaloĂŻde solanine, prĂ©sent dans les parties vertes des pommes de terre et dans les germes, est connu pour cela. Lâacide cyanhydrique, ou son prĂ©curseur, est Ă©galement toxique. On en trouve dans les amandes amĂšres, les pĂ©pins des fruits Ă pĂ©pin ou Ă noyau et des agrumes et les graines de lin.
Attention aux substances végétales toxiques
Il ne faut pas consommer de pommes de terre crues. La prudence sâimpose aussi pour les aliments tels que les amandes amĂšres, les pĂ©pins des fruits Ă pĂ©pin ou Ă noyau et les graines de lin afin dâĂ©viter une Ă©ventuelle intoxication.
Nous pouvons exploiter le plus grand nombre possible dâeffets bĂ©nĂ©fiques sur la santĂ© des substances vĂ©gĂ©tales secondaires en variant notre alimentation et en savourant une variĂ©tĂ© de lĂ©gumes, de fruits et de lĂ©gumineuses.
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Un bon point de repĂšre est de manger colorĂ© et dâinclure toutes les couleurs de lâarc-en-ciel dans ses plats, quâils soient crus ou cuits.
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